mercredi 26 octobre 2011

Bram Stoker’s Dracula (1992) de Francis Ford Coppola

Note : 5 sur 5


Au départ : le prince Vlad, défenseur de la chrétienté, revient d’une guerre contre les infidèles et découvre que sa femme Elisabetha s’est jetée dans le fleuve parce qu’elle a reçu la fausse nouvelle de sa mort. Seulement, d’après la loi de Dieu, une suicidée n’a pas le droit d’entrer au Paradis. Drakul, fou de douleur, se rebelle contre ce Dieu injuste et ingrat et devient un immortel, buveur de sang (car « sânge este viata »).


Rester fidèle au déroulement de l’intrigue du roman et en même temps le dépasser en proposant une vision différente, c’est ce que l’on demande à toute adaptation cinématographique et c’est justement le pari réussi du réalisateur. Il nous raconte l’histoire du fameux personnage de Bram Stoker, mais il a ajouté le thème de l’amour, ce qui change totalement la vision que l’on a de Dracula.

Il lui donne une dimension romantique, à l’image des vampires du XIXe siècle, et donc une dimension tragique d’une intensité qui se ressent d’autant plus dans le jeu parfait, tout en profondeur, de Gary Oldman, ainsi que dans celui de Winona Ryder. C’est l’histoire d’une passion, dans tout ce que ce mot peut avoir d’excessif, car ces amants maudits défient la vision humaine de l’amour (incarnée par le fiancé Jonathan Harker, bien trop pâle et mou) pour le sublimer jusqu’au climax final, dans une scène d’une beauté… divine.


La musique elle-même, par son côté wagnérien, soutient et enfle encore l’atmosphère épique de cet opéra fantastique et ténébreux.


Ce chef d’œuvre est aussi un hommage remarquable aux premiers pas du cinématographe, celui de Méliès notamment. Quelques scènes et répliques y font directement référence. Pour un certain nombre d’effets spéciaux, Monsieur Coppola a même puisé dans les techniques utilisées à cette période.


J’ai regardé ce film une douzaine de fois au moins et le plaisir revient à chaque projection. Certaines répliques sont devenues cultes pour moi. Je pourrais disserter sur chaque scène, mais je ne le ferai pas, sinon cet article deviendrait un essai de quelques centaines de pages.

2 commentaires:

Vampire a dit…

Si pas l'adaptation la plus fidèle du roman de Stoker (ce démarquage s'opère d'ailleurs dès l'introduction), le film de Coppola est malgré tout un des plus beaux films de vampire de l'histoire du cinéma.

Porté par la maestria de son réalisateur, véritable maître ès image, qui joue autant avec le fond (l'histoire du roman et les libertés qu'il a pu prendre avec, notamment l'amour qui se dessine entre Mina et Dracula) que la forme (les raccords, les clins d'oeil - en effet- à Meliès et à l'animation).

Rien que l'introduction, réalisée après que les travaux de McNally et Florescu aient véritablement associés le personnage de Vlad Tepes avec son pendant fictif, le Dracula de Stoker, est une véritable leçon de mise en scène.

Ma chronique du Dracula de Coppola

Unknown a dit…

D'après moi, un film qui s'inspire d'un livre doit s'en détacher. S'il se contente de le mettre en images, autant lire le livre, car notre imagination est plus intéressante. Mais s'il apporte une vision différente, il mérite d'appartenir à l'histoire du 7e art. Le scénario d'un film ne doit pas calquer la narration du livre dont il s'inspire, il doit le dépasser, le raconter autrement, sous un autre angle, voire sous d'autres angles.
C'est bizarre, j'ai l'impression d'enchaîner les lapalissades.
A part ça, on est tout à fait d'accord.