Note : 4 sur 5
Bon, ok le titre français est un peu obscur. Il est logique de préférer le titre suédois, qui peut se traduire par « Laisse-moi entrer », comme le titre choisi pour le remake américain.
D’ailleurs, dès qu’il y a un bon film, s’il n’est pas américain, les américains en font systématiquement un remake américain ; on dirait que le public américain n’aime pas les films non américains.
Pour en revenir au titre original, la référence est évidente. D’après la légende, il est très dangereux pour un vampire d’entrer chez quelqu’un, sauf si le propriétaire des lieux l’y invite. Mais après la première invitation, le vampire peut y revenir quand il veut. Il y a d’ailleurs une scène du film qui le montre de manière magistrale, à tous les points de vues (caméras, interprétations, lumières,…).
La subtilité avec laquelle le thème du vampire est traitée impose le respect. La mise en scène avance par petites touches, selon un rythme que j’ai trouvé captivant.
La violence d’Eli, ce jeune vampire androgyne (fille ou garçon, franchement, on est en droit d’hésiter, mais disons que c’est une fille) forcée de faire tuer ou de tuer elle-même pour survivre donne quelques scènes d’action très réalistes et donc terrifiantes, sans tomber dans la facilité gore. Oui, « faire tuer » car comme tout vampire qui se respecte, elle a un familier, une sorte de serviteur qui s’occupe de la sale besogne.
Mais toute l’histoire tient dans la relation qui s’instaure et se développe peu à peu entre les deux protagonistes. L’un des points forts de ce film vient de l’utilisation d’un thème rarement exploité, celui de l’isolement du vampire.
La condition d’Eli l’oblige à rester seule, mais elle ressent le besoin de partager sa vie et son secret avec quelqu’un. Son serviteur ne convient pas parce qu’il est vieux, mais ce n’est pas une raison suffisante, c’est avant tout parce qu’il représente davantage un père qu’un confident.
Oskar, le garçon, bien qu’humain, possède un trait de caractère vampirique : il est solitaire car il se sent différent des autres garçons de son âge, trop bêtes et brutes.
Ces deux-là étaient donc faits pour se rencontrer, se comprendre, se soutenir, se protéger, s’aimer. Au fur et à mesure qu’ils s’apprivoisent, chacun se met à déteindre sur l’autre. Cette histoire de vampire est tout simplement une magnifique histoire humaine.
3 commentaires:
Sans doute le meilleur film de vampire de ces 10 dernières années. Un scénario d'une finesse rare, de jeunes acteurs totalement bluffant (ce que ne sont pas leurs pendants dans le remake, doté pourtant d'un cv engageant) et une réalisation sans faille.
La photographie est incroyable, chaque scène dehors entre les deux enfants plongeant le spectateur dans l'hiver nordique, et arrive à le faire frissonner.
Une véritable perle, amenée à devenir un film culte sur le thème du vampire, s'il ne l'est pas déjà.
Ma chronique de Morse de Thomas Alfredson
Je ne suis donc pas la seule à l'avoir trouvé(e) assez androgyne alors! Ca rend le truc encore plus intéressant je trouve, à cause du trouble et du doute.
En fait ce côté androgyne est surtout présent dans le film, étant donné que ce point est développé dans le roman.
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