dimanche 14 janvier 2007

Debout je me regarde assis…

Debout je me regarde assis à cette table, bien ennuyé, la tête fourmillant d’idées, sans le cœur pour leur donner du souffle. J’ai des crampes aux endroits vitaux.

Je me tape sur l’épaule et sursaute.

— Ah ! ce n’est que moi. C’est déjà mieux que personne.
— Qu’est-ce qui se passe ?
— Mais le drame habituel, un drame sans action, traîné par l’ennui, pauvre ver nu d’un rêve faible et clos.
— C’est le son d’un héritage encombrant. Que faire ?
— Ces leçons de vérité que l’on suit chaque jour : apprendre à attendre et attendre.
— Attendre, c’est magnifique. Enfin, c’est ce que j’ai lu. Mais attendre quoi ?
— Une inspiration ou une révélation. Les dernières nouvelles ou que le menu change. Connaître la réalité ou se contenter d'en rêver... Au fond, je ne sais pas.
— Et attendre qui ?
— Elle.

Je retourne à mon ombre et reste ici.

Assis à y penser en rêve
Disant : je peux, j’irai, un jour
Mais cette voix encor s’élève :
— Assez de rien. Va faire un tour.

Alors j'ai couru et plongé dans l'air tout vif
Ardent et fier à voix (la volonté existe)
Si l'air n'est que du vent, le souffle est décisif
Il inspire, étincelle et devient un artiste

Puis il expire : les doutes reviennent…

{Extrait du recueil “Ça Tourne Rond” (donc droits protégés)}

samedi 6 janvier 2007

Pour télécharger une œuvre

Attendez qu'elle éclose d'une idée
Qu'elle mûrisse, encore qu'abstraite

Alors le cerveau commande à la main
De s'emparer d'un stylo et d'une feuille de papier
Ou de composer avec un instrument
Afin que l'idée devienne un projet, parce qu'elle engage

Des signes de ponctuation, des mots de liaisons
Des noms, des adjectifs, des verbes,
Des figures de styles ;
Des pinceaux, des palettes,
Des formes, des couleurs, des nuances ;
Des familles dorées, des si,
Des portées, des rythmes…
Chacun sait ce qu'il doit faire pour que
Cette idée devenue projet aboutisse à une œuvre

Qui part en voyage
S'installe à un carrefour
Pour se faire connaître
Vivre à travers d'autres yeux, oreilles, cœurs, esprits

Et parce qu'elle est polymorphe et ubiquiste
Prenez-en une
En un clic
C'est offert
Profitez-en
Vous l'avez mérité, ce plaisir
Vous avez travaillé, vous travaillez, vous travaillerez

Tandis que tous ces maillons de cette chaîne de création
Cerveau, main, stylo, feuilles, instruments, agents…
Ne sont que des fournisseurs de nuages
Ils comptent pour du beurre
Ce sont toujours les mêmes qui touchent
On peut vivre heureux sans art
Le rêve est réservé aux enfants
Un homme avertit en vaut deux
Parle à ma tête, mon cœur est malade
Dis, pourquoi acheter une œuvre ?

Ce Qu’il Nous Reste

Si tu lèves les yeux là haut
Où survit l’amour en de l’eau
Tu auras la force qu’il faut
Pluie légère et mieux que des mots
Par tes yeux voir enfin plus beau

Tout ce qui est déjà noir
Pourquoi le froncer encor
Voir une armée de chats noirs
S’il fait un peu froid dehors

Malgré tous les détours et les impasses
Croire encore à la vie sous les nuages
Chargés d’air de sourires qui se tracent
Au hasard y’ a des amours qui surnagent

Tout amour ne s’éteint pas
Dès qu’on lui ferme les yeux
Il reconnaît tous les pas
Qui mène où l’on se voit mieux

Malgré tous
les détours et les impasses
Croire encore
à la vie sous les nuages
Chargés d’air
de sourires qui se tracent
Au hasard
y’ a des amours qui surnagent

Avec les phrases qu’on nous dit
Les mêm's images, les mêm's écrits
Est-c’ que le ciel etsétéra ?
Est-c’ que d’y croire nous suffira ?
Si l’on est décidé
C’est qu’il nous reste assez

Vois le ciel s’est chargé de lueurs
C’est l’orage habillé de nos cœurs …

Si tu lèves les yeux
là haut
Où survit l’amour en
de l’eau
Tu auras la force
qu’il faut
Pluie légère et mieux que
des mots
Par tes yeux
voir enfin
plus beau …

{Extrait du recueil “Ça Tourne Rond” (donc droits protégés), ce poème est une chanson, que j'ai enregistrée en studio en 2004.}

vendredi 5 janvier 2007

Mélopée — À une Certaine Sarah

Quand d’un coup le silence tout du poids de l’ennui
Se changea en un chien aboyant dans la nuit...

— Prisonnier réservé qui sourit, qui détonne.
Sa vie est monotone et que son coeur détone.

Croire encore en l’Amour dit l’Immortel Cadeau
Quand il se fait barrage, laissant couler de l’eau ! ?


Oh ! si haut est un ciel, si froide est cette terre !

— Une foi insensée qui s’efforce de plaire
Fomentant dans son coin des aveux confinés
Restant là effarés, pour une rien enfermés !
Fou, ce coeur embrassant le grand feu qui l’écrase.

Oh ! mon coeur s’embrasant voit d’un corps tant de grâce !


Ce blouson d’air cendreux consuma quelque espoir.
D’un sourire, même hautain

— même au teint, mes mots teints rouge féroce, traces : trop tard.
Même avec ces grands yeux sans amour, affabule
L’inconscient dans son monde quasi sourd, tout s’annule.
Il nous faut détourner le regard.

Il nous faut détourner le regard. Au dehors,
Ce chien seul hurle un cri infini sur son sort.

{Extrait du recueil “Ça Tourne Rond” (donc droits protégés) ; écrit au lycée, je l'ai repris quelques années plus tard.}

Croisant les Mots

Ça commence
par un regard
qui entraîne un mot
qui enchaîne sur d'autres
qui forment une conversation
qui réunit deux êtres
qui se plaisent, se revoient, s'apprivoisent, s'aiment
et finissent par se connaître, s'habituer
alors il vaut mieux qu'ils se séparent
pour se rencontrer à nouveau
recommencer par un regard
qui…

{Extrait du recueil "Ça Tourne Rond" (donc droits protégés).}