mardi 15 mai 2007

J'ai trouvé du travail

Je suis content ! Ha ! Ha ! J'ai trouvé du travail. Du travail… bénévole. Ah ! ben, rémunéré, je pouvais toujours attendre.
Il y a 6 mois j'avais postulé pour une place dans une grande entreprise, ils cherchaient un technicien. Un boulot où il faut être un peu diplômé, mais pas trop quand même, sans ça ils vous refusent. Alors j'ai postulé pour cette place et au bout d'un mois sans nouvelle, je suis allé demander à l'ANPE ce qui se passait. Ils m'ont répondu que l'entreprise était en plein déménagement et qu'y z'avaient pas eu le temps de regarder les candidatures. Bon. Au bout du deuxième mois, j'ai appris qu'y z'avaient toujours pas eu le temps parce qu'y z'étaient en vacances. Au troisième mois, y z'étaient toujours en vacances. Au quatrième mois, y se remettaient des vacances. Quand au cinquième mois, on m'a dit qu'y z'avaient perdu mon dossier, j'ai cherché ailleurs.
Et alors là, eurêka ! J'ai trouvé ! Je travaille pour une association humanitaire. Association parce que c'est un groupe de gens qui travaille pour gagner que dalle, humanitaire parce qu'ils travaillent pour aider des gens qui ne peuvent pas s'aider eux-mêmes.
Et je dois dire que dans cette assoc', je suis assez fier de mon poste : je suis polyvalent. Plusieurs talents : poly-valent. C'est-à-dire que je sais tout faire. Enfin, beaucoup de choses. Enfin, je fais tout ce que les autres ne veulent pas faire. Je balaye les locaux, je fais la plonge, je classe les dossiers, je balaye les locaux, je nettoie les vitres, je fais le chauffeur, je nettoie les locaux. Ah ! je n''ai pas à me plaindre. Je ne peux pas dire que j'ai le temps de m'ennuyer. Logé, nourri, exploité. Que demander de plus ?
Et le soir, je couche avec Bertrand, le cuistot. Attention, j'ai dit : je couche avec, c'est-à-dire qu'on dort dans le même lit. Ah ! mais on s'est organisé. Chacun son coin de lit. Lui, il dort dedans et moi à côté, par terre, sur la descente de lit. C'est vrai qu'au début je lui ai bien proposé d'alterner, hein ! Chaque nuit on échange notre place, vous voyez ? Mais quand j'ai commencé à saigner du nez, j'ai arrêté de demander. Ah ! mais c'est qu'il ne rigole pas Bertrand. Je vous assure qu'après avoir été obligé de mettre ma tête dans un seau à glace pendant une semaine, ça m'a rendu plus discret. C'est que Bertrand, il prévient une fois, après il frappe, à la tête. Remarquez, c'est normal, c'est bien le seul endroit chez lui où il ne risque pas de se passer quelque chose. Et puis, il n'est pas question de discuter quand il a donné un ordre. Enfin… disons plutôt quand il a hurlé un ordre. Le truc c'est d'obéir au quart de tour. Et sans protester. Le dernier qui a essayé il est encore dans la chapelle, les bras en croix. Cloué sur place. On peut aller le visiter.
Bon allez j'arrête de vous parler de Bertrand, sinon vous allez croire que j'ai une dent contre lui. Alors que non. Ça fait longtemps que je n'en ai plus. Ce que j'ai dans la bouche, c'est un dentier, un dentier de la dernière génération des dentiers ultra-adhérents-que-ça-vous-tient-les-gencives-comme-des-vraies. J'allais dire une dentier dernier cri, mais ça me rappelle chaque fois que j'en ai perdu une. Alors une fois que j'étais sûr que je n'en n'avais plus, je suis allé voir Bertrand et je lui ai donné son lot. Ah ! ben, dites, c'est normal, c'est comme à la fête foraine : quand on a fait tomber toutes les boîtes en fer, hop ! on gagne un lot. Et Bertrand, il a gagné mes chaussures, qu'il avait d'ailleurs demandé avant… euh… expressément.
Mais je suis content ! L'autre jour, la police est venue arrêter Bertrand pour détention de produits illicites. Illicites ça veut dire qu'on n'a pas le droit de toucher, ni même de consommer. Pour moi, c'est les femmes qui sont illicites, Bertrand lui c'est le… la… une espèce de plante qu'il faisait pousser sur le balcon de l'immeuble, celui de l'association. Enfin, bref, ils l'ont arrêté. Il en a pris pour très longtemps. Au départ c'était moins, mais quand il a fallu emmener les premiers policiers aux urgences, ils ont compris que ça n'allait pas être facile. Et puis au passage, il leur a balancé toute sa culture : des expressions très… vigoureuse et très imagées, qui a très fâché les gentils policiers. Je vous épargne les détails parce que je n''ai pas vraiment tout retenu, mais sans ça, je vous aurais fait profité de son niveau intellectuel.
Depuis je suis venu lui rendre visite une fois à la prison. Il n'était pas content de me voir, mais tant pis. Au début, il a gueulé, mais quand il a commencé à saigner du nez, il a aussi commencé à se taire. Le gardien est un copain.
Alors que ses yeux m'insultaient en silence (oui, au début ça m'a étonné aussi, mais j'ai bien perçu une vie dans ses yeux, violente d'accord, primaire si vous voulez, mais une vie, comme une vie intérieure ; mais sans la profondeur, hein ! Bertrand c'est un homme de surface) donc, je disais, alors que ses yeux m'insultaient en silence, je me suis penché lentement vers son oreille et j'ai dit : J'AIME BEAUCOUP TA REMPLAÇANTE !
C'est vrai que la nouvelle cuistot, elle est… sympathique. Déjà elle ne frappe pas, ce qui est bien, parce qu'elle pourrait. Et puis elle a un vocabulaire varié… et aussi des plats qui se digèrent. On a enfin l'impression de manger du comestible. Bon, le seul problème c'est qu'on ne couche pas ensemble. Ah ! on ne peut pas tout avoir. Je couche déjà dans un lit, je ne me plains pas. Seul. Ah ! seul dans un lit, mais un lit à moi. Enfin, ce n''est pas vraiment un lit au sens strict du terme. Je vais vous le décrire : il y a un matelas, d'abord… et c'est tout. Restriction de budget. Les autres ils n'ont pas plus que moi, hein ! Bon, à part une couverture. Et un sommier. Et un oreiller. Et un pyjama. Des broutilles, quoi ! Travailler pour une association humanitaire ça demande de faire quelques sacrifices. Et dans cette assoc', c'est moi qui en fait. Chacun son fardeau.
Bertrand, ça lui a fait un choc de savoir qu'on l'avait facilement remplacé. C'est moi qui tenais à lui annoncer personnellement. À ma manière. Dans l'oreille. Fort. Pour qu'au moins une fois ça résonne dans sa tête.

[Un petit délire écrit un jour d'inspiration humoristique.]

mardi 8 mai 2007

Citations en vrac

Il ne faut pas croire tout ce que vous lisez. Parmi les citations suivantes, certaines ont l'air d'avoir été inventées, peut-être le sont-elles effectivement.

« Seuls les charmes de l'inutile peuvent vous aider à supporter les horreurs de l'indispensable quotidien » (Jacques Sternberg).

« La devise de l'époque, c'est “le sexe et l'argent”, c'est-à-dire corps et biens. Cela sent le naufrage » (Cesbron Gilbert, Mourir étonné, 1980).

« L’homme moderne communique souvent mieux avec sa souris qu’avec sa langue » (Paul Carvel).

« Tout homme qui dirige, qui fait quelque chose, a contre lui ceux qui voudraient faire la même chose, ceux qui font précisément le contraire et surtout la grande armée des gens, d’autant plus sévères, qu’ils ne font rien du tout » (Jules Claretie).

« L’homme supérieur, c’est celui qui d’abord met ses paroles en pratique, et ensuite parle conformément à ses actions » (Confucius).

« Bon, j’ai loupé l'homme, mais la femme, je sens que c'est une bonne idée » (Dieu).

« J'aimerais qu'on arrête de parler en mon nom » (Dieu).

« Je préfère avoir vaguement raison que complètement tort » (John Maynard Keynes).

« Il faut que je vois un psychanalyste, je fais toujours le même rêve... » (Martin Luther King).

« Les bras m’en tombent ! » (La Vénus de Milo).

« Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent » (Charles Pasqua).

« Nous n’héritons pas la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants » (Antoine de Saint-Exupéry).

« Je n’aime pas l’idée d’avoir à choisir entre le ciel et l’enfer : j’ai des amis dans les deux ! » (Marc Twain).

« La drogue, c’est comme quand tu close your eyes et que tu traverses la rue... » (Jean-Claude Van Damme).

« Le meilleur moyen de lutter contre le chomage c’est de travailler ! » (Raymond Barre)

« Vive le partage de nos émotions, mais pensons à ceux qui nous les apportent » (Claire Keim).

« On me disait : vous verrez quand vous aurez 50 ans... J’ai 50 ans et je ne vois rien... » (Eric Satie).

Anonymes :
Dieu n'est pas à vendre. Dieu soit loué.
La culture est la seule chose qui augmente quand on la partage.
Pingouins dans les champs, hiver méchant.
Un instant est le temps qui sépare le moment où le feu devient vert de celui où le con de derrière klaxonne.
Ne voir la vie qu'en rose, c’est refuser de voir ses épines.
L'homme a deux oreilles et une bouche. Sans doute parce qu'il est fait pour écouter deux fois plus qu'il ne parle.

Pourquoi je Chante ?

Ils jouent à faire des bêtises
Certains cris cachent des surprises
Quels tourbillons d’imaginaires !
Avec eux, je n' manque pas d’air

Emporté par leurs folies
Leurs danses, leur énergie,

Je retrouve qui j’ai été
Je redeviens cet évadé
Des mondes perdus pour les grands
Qui se prenn' au sérieux tout l' temps

Tant pis pour les qu’en-dira-t-on, j’ai un autre chemin
Je n' veux pas rater l’essentiel, je les prends par la main

Pourquoi je chante ?
Parc’ que leur vie me hante
Dans leur monde y a d' la magie
Tous les jours sont inédits.
Éclats de rires dans leurs yeux
Et c'est parti vers d’autres cieux

Une silhouette, une voix
Un regard, un air de joie
Mon coeur se met sur le tempo
De leur démarche et de leur peau

Quel' mystérieuses, rebelles,
Femm' libérées, sensuelles

La compagnie d'un' de ces fées
Donne envie d'être un enflammé
C'est comme Aphrodite ou Pandore
Après on en r'demande encore

Un amoureux, un inconscient, éperdu volontaire
Prêt à risquer sa vie au jeu d’un sacré caractère

Pourquoi je chante ?
Parc’ que ta vie me hante
Pour moi voilà le bonheur
Je n’en vois pas d’autre ailleurs.
Voir ton sourire, lir' dans tes yeux
Suivre tes envies, tes aveux

Présenter la vie en quelques images
Présenter l’amour en quelques visages
Et puis au fond quoi d’autre d'important
Mêm' si tout ça ne dure qu’un instant

(Pourquoi tu chantes ?)
Parc’ que la vie me hante
Il suffit souvent d’un rien
Pour que j’entonne un refrain.
Éclats de vies pour s'évader
Des mélodies pour bien aimer

Pourquoi on chante ?
Parc’ que la vie nous chante
De partager avant tout
Nos joies, nos rêv’ les plus fous
Sinon à quoi sert d’aimer
De garder les bons côtés
De soigner un mal ou pire
Avec un simple sourire ?
Allons laisser nos esprits
Aliéner un’ symphonie
Pour qui se sent concerné

[Chanson composée il y a quelques années, je m'aperçois que je n'ai développé que deux thèmes parmi ceux qui m'inspirent, mais c'est tellement vital dans la vie que je n'y ajouterai pas un vers.]