mardi 18 décembre 2007

Censuré

La route accidentée par un récent orage, et un carambolage, résonnait sous les pas d'un homme d'une trentaine d'années environ, que nous appellerons, par commodité, et pour ne rien vous cacher, le héros. Ses habits étaient sales et même déchirés par endroits, mais lui n'avait pas de séquelles, tant physiques que morales, contrairement à sa voiture, dont la carcasse gisait non loin de là, dans un état désastreux, sur le côté de la route et contre un arbre. Elle ne lui était plus utile, alors il s'en désintéressait, comme beaucoup de personnes le font avec leurs semblables, et continuait à pied, puisque les siens étaient en parfait état de marche.

Il se dirigeait seul avec flegme vers la ville la plus proche, qui se trouvait être effectivement très proche à vol d'oiseau. Sur place, il s'assit sur un banc près d'une fontaine au milieu du parc municipal de ladite ville. Il n'attendit pas plus d'une minute avant de se faire aborder par une jeune femme d'une beauté discrète. Leur discussion, dont le contenu reste encore aujourd'hui inconnu, fut brève. Quand elle s'en alla, notre héros avait le sourire large et un papier dans la main, sur lequel, quelques secondes auparavant, la jeune femme avait griffonné quelques mots, mais vraisemblablement un numéro de téléphone.

Il s'aperçut tout à coup qu'il avait chaud à la tête et qu'il était d'ailleurs temps de passer à la suite.
“Tiens, j'ai chaud à la tête ! Bon, il serait temps que je passe à la suite.”
Il se rendit à l'hôtel pour réserver ce que vous pensez, puis décida d'aller flâner un peu en ville.

Le soleil avait déjà bien décliné quand il ne déclina pas l'offre de son estomac. A l'hôtel, qui faisait également restaurant, il se commanda un bon repas. Le temps que le serveur lui apporte son plat, il sortit de la poche intérieure de sa veste le papier dont il a été question quelques lignes plus haut et composa sur son petit portable, qu'il tenait sur la paume de sa main, le numéro, que nous ne pouvons pas divulguer, griffonné l'après-midi même par une main féminine.
“ Ne perdons pas de temps. Venez dans une heure au salon de l'hôtel où je me trouve en ce moment. ”
Apparemment, la jeune femme ne devait pas avoir bien entendu, car il répéta ces deux phrases un demi-ton au-dessus. Quand il éleva le ton une troisième fois, il était visiblement mal à l'aise et provoqua le rire de certains clients, lesquels avaient repéré son numéro imprévu et improvisé, situation qui arrive à toute personne qui devient le centre des regards en essayant justement de les éviter.

L'arrivée de la jeune femme que nous connaissons déjà ne passa pas non plus inaperçue : elle était vêtue d'un pantalon et d'un t-shirt qui suivaient les courbes de ses formes et la rendaient assez désirables, bien que ce soit la même jeune femme, celle qui a accosté notre héros au parc. Celui-ci regarda celle-là s'approcher et ceux-ci semblaient se déshabiller mutuellement du regard. Il prit même un air inspiré en louchant au milieu du t-shirt, sur lequel était inscrit :
“ Oui, je suis bien une fille, hétérosexuelle et sensible au charme héroïque. ”
Elle s'assit lascivement près de lui, se pencha à son oreille, lui chuchota un message dont la teneur nous a été cachée, mais qui devait être une sorte de compliment puisque le visage du héros s'illumina. Ils se levèrent d'un même élan et il l'enleva littéralement vers les escaliers et certainement dans sa chambre pour…

(Veuillez nous excuser pour cette coupure dans notre récit, mais ils ont refusé que nous donnions des précisions à propos de ce qui s'est passé dans la chambre du héros, lorsqu'il y fut en compagnie de la jeune femme.)

Quelques minutes plus tard, elle s'en allait, arborant sur son visage une visible fierté, qu'elle ne tenta pas de cacher à ceux qui la croisèrent. Quant au héros, il ne sortit de sa chambre que le lendemain matin, pour se rendre à l'étage inférieur, dans une chambre dont la porte lui fut ouverte par une ravissante blonde. Fut-il plus surpris par la nuisette bleue marine au décolleté orné de dentelles ou par le fait que ce soit une femme ? Quoi qu'il en soit, elle lui tendit une enveloppe sur laquelle il lut :
“ Pour le héros (et un conseil : ne touche pas à la blonde !) ”

(Nous sommes désolés de vous annoncer qu'il nous est interdit de vous divulguer le contenu de la lettre.)

Le héros était désappointé. On ne pouvait pas lui apporter de plus mauvaise nouvelle. C'était comme s'il avait accompli tout cela pour rien. Non, ce n'était pas possible, ni logique. Il avait l'impression que cette lettre ne collait pas avec l'ensemble, qu'il y avait quelque chose de louche là-dedans, pensa-t-il en regardant du coin de l'œil vers la blonde. A la façon qu'elle avait d'éviter son regard perçant-de-celui-à-qui-on-ne-la-fait-pas-et-ça-ne-sert-à-rien-de-mentir, il sentait qu'elle savait quel était ce quelque chose, sans pouvoir l'affirmer péremptoirement. Or, pour éclairer la situation, il eût fallu qu'il l'interrogeât. Encore qu'il ne fût pas sûr qu'elle eût pu être une traîtresse et par conséquent au courant de quoi que ce fût. Mais il préférait un éventuel remords à un hypothétique regret ; ou l'inverse.

(Nous sommes au regret de vous informer que vous ne le serez pas, les méthodes d'interrogatoires du héros étant protégées par des droits d'auteur que notre budget ne nous permet pas d'acheter.)

Voilà qui ne l'avançait pas plus. La blonde ne savait rien, en ce qui concernait cette affaire, que le héros ne sût ou ne devinât déjà. Par contre, elle savait très bien se défendre et notre héros en fit la pénible expérience : une arcade sourcilière fendue ; mais elle s'en remettra ; si elle réussit à échapper au feu.
“ C'est éclatant cette histoire ”, toussa -t- il en sortant de l'hôtel par l'escalier de service.
Par conscience professionnelle, il tint quand même à se rendre à l'endroit où était sensé se trouver le microfilm. Il s'élança aussitôt dans le dédale des rues de la ville polluée. En chemin, il zigzaguait pour ne pas bousculer les personnes qu'il croisait rapidement, même si parmi ces personnes il y avait de jolies filles aux habits moulants, et sur les t-shirts desquelles il aurait pu lire, s'il avait eut le temps, divers messages tels que ceux-ci :
“ T'es pas mal, mais tu ne vaux pas mon homme.”
“Regarde-moi dans les yeux.”
“Si tu penses à ce que je crois que tu penses en ce moment, tu manques d'originalité.”
“Tous les mêmes, sauf papa.”

Mais notre héros, évitant toute personne, même féminine, qu'il aurait touchée s'il n'avait été d'une souplesse et d'une agilité incroyables, ne pensait qu'à sa mission et pas aux filles. C'est nous qui avons les idées mal orientées, à cause des apparences. Il suffit que nous apercevions une partie de la réalité pour nous imaginer la suite.

A l'endroit prévu, que vit-il ? Pas la moindre trace du microfilm. A la place, il tomba nez à nez sur la jeune femme du parc et du salon de l'hôtel.
“ Que faites-vous ici ? ”, lui demanda -t- il dès qu'ils furent à nouveau debout et en se massant chacun le nez.
“ Je suis venu vous prévenir… L'ennemi est au courant pour le microfilm… Il y a eut des fuites.… Vous êtes en danger… Il faut appliquer le plan B… ” Elle était essoufflée.
“ Rappelez-moi exactement en quoi consiste ce plan de secours, à l'oreille, juste pour être sûr.
— (…) ”

Donc, pour brouiller les pistes, il prit un taxi qui l'emmena à l'autre bout de la ville, puis emprunta un vélo jusqu'au parc municipal, puis acheta une planche à roulettes (plus connue sous le nom de skateboard), grâce à laquelle il put se rendre dans un magasin du centre-ville, puis déambula dans les rayons pendant près de cinq minutes, avant de sortir par l'escalier de service, enfin courut jusqu'à l'orée d'une grande forêt, vers une petite cabane en bois de chêne, à l'intérieur de laquelle se trouvait une grande rousse ravissante en petite tenue.
“ Où est-il ?
— Approche, je vais te le susurrer. ”
Méfiant, il s'approcha lentement, elle se serra contre lui et (…) en sortant de la cabane, il décida d'aller rapidement à l'endroit que venait de lui indiquer ce qu'il faut bien appeler son contact, avant que l'ennemi ne l'interceptât.

Finalement, il récupéra le fameux microfilm. Il ne lui restait plus qu'à aller le donner à ses supérieurs, en veillant bien à toujours prendre beaucoup de précautions, car l'ennemi le surveillait de près. (…)
Bref, il réussit.

Notre héros avait bien mérité le repos du guerrier. A l'hôtel, il composa à nouveau le numéro de téléphone de sa collègue, afin de la remercier pour son aide précieuse. Elle lui annonça qu'à deux minutes près, elle aurait accepté, mais un autre agent méritant venait justement de l'inviter à dîner ; une autre fois peut-être.
Heureusement, notre héros était aussi philosophe. Il se dit que ce n'était pas grave et qu'après tout, il y avait d'autres filles sut terre.
C'est sur cette pensée d'une grande profondeur épicurienne, hédoniste et sans doute sybaritique, que s'achève notre récit.

Fin

A propos, vous voulez sûrement savoir ce que ce maudit microfilm contenait de si convoité. Son secret (…)

[Nouvelle extraite du recueil Anomalies]

lundi 17 décembre 2007

Résultats et commentaires sur l'Amour

Au départ, je voulais ne poser qu'une question sur l'Amour. Puis, je me suis dit que ce serait trop vague, qu'il valait mieux détailler un peu mon idée. Cela a donné une douzaine de questions. Merci à tous et surtout à toutes d'avoir pris le temps de lire et de plonger au fond de vous pour répondre à ce questionnaire ! C'était votre impression du moment. Une photo de votre état d'esprit à l'instant de l'écriture. Peut-être changeriez-vous certaines réponses, tandis que vous confirmeriez les autres. Trop tard, les écrits restent. D'ailleurs, on ne change jamais vraiment d'avis. Au fond, on est toujours en accord avec soi. Sauf sous le coup de la colère, mais on sait ce qu'elle vaut, la colère. Les détails importent peu, seul compte l'esprit qui émane de l'ensemble.
Je ne prétends pas ici faire une analyse socio-scientifico-littéraire. C'est un article écrit à plusieurs. Et je joue le jeu, en ajoutant ma réponse à chaque fois.

1. D'abord, lui mettre une majuscule permet de le regarder à vol d'oiseau, pour le décrire comme on le voit dans sa vie. Avec vos réponses rassemblées, on a tout : romantisme, beauté intérieure, compréhension, tolérance, patience, bonheur, carpe diem, souffrance, pardon, énergie positive.
C'est un sentiment réciproque entre deux personnes (Jolie Fleur Bleue), “qui s'aiment pour ce qu'ils sont en dedans” (123 Sorry 321). C'est “apprendre à se connaître”, “tout comme l'amitié” (Lætytiss). “Vivre tout le plus intensément possible, un grand max de bonheur, se donner a 300 %” (Pacifik Lover). Cela fait souffrir mais on ne peut pas être heureux sans lui (Tytel). Il “arrive quand on ne l'attend pas” et ne ressemble pas à ce que l'on attendait (Kylalia). “C'est le sentiment suprême, qui te permets d'avancer, de comprendre, de pardonner” (Aline). “C'est aussi bien pour le bon que pour le mauvais” (so-k-rO).

Ma réponse : La majuscule permet de personnifier le sentiment, pour indiquer que non seulement c'est un sentiment noble, le sentiment par excellence, mais en plus que c'est un dieu. D'ailleurs toutes les religions ont leur dieu de l'amour (soit dans leur dieu unique, soit c'est un de leurs dieux). Entre les lignes, je veux dire qu'il représente pour moi l'essence même de la vie, son origine, son alpha et son oméga, l'énergie qui lui donne sa force et son sens.

2. L'avantage avec les citations, c'est que l'on a toujours raison, parce que l'on a ses raisons pour avoir fait ce choix et personne n'est en droit de le contredire. J'aime particulièrement la réplique d'Esmeralda, car c'est une de mes préférées. L'idée de "complicité passionnée" (Jacques de Bourbon Busset) me plaît assez également.
En citant les paroles de quelqu'un d'autre, on reprend à son compte une idée que l'on trouve bien exprimée. C'est aussi valable qu'une idée exprimée avec nos propres mots.

Ma réponse : “Toute la loi d'en haut est dans ce mot : aimer” (Victor Hugo, dans La Fin de Satan).
“Ce que j'ai aimé, que je l'ai gardé ou non, je l'aimerai toujours” (André Breton, dans L'Amour fou).
"Et l'amour des choses impossibles qui sont vraies quand on est heureux" (chanté par Yves Duteil dans Jonathan).
Etc. Pourquoi plusieurs citations ? Pourquoi se limiter quand on parle d'un sujet aussi fertile !

3. Comment se représente-t-on l'amour ? Par des symboles de sensualité et de tendresse (un cœur, deux regards, une bougie en forme de cœur, Le Baiser de Rodin, Le Baiser de l'Hôtel de Ville de Doisneau), des images entre espoir et désespoir (l'affiche de Romeo + Juliette).

Ma réponse : J'ai une image dans la tête, je ne sais pas si elle existe en tableau ou en photo, mais voici comment elle se présente : un couple de dos, main dans la main, à l'orée d'une forêt, regarde au loin une ville, tandis que dans le ciel brillent des milliers d'étoiles. La forêt représente leur nature, leurs racines. La ville est leur avenir. Les étoiles sont les bonheurs qu'ils ont partagés et ceux qu'ils vont partager.

4. Pour sortir de l'idée de l'amour romantique, j'ai abordé le thème de l'acte désintéressé, agir “pour l'amour de l'humanité”, comme dirait Dom Juan ; quand on fait quelque chose pour quelqu'un par simple plaisir, du fond du cœur. Cela commence par être ouvert d'esprit, à l'écoute, et cela peut être juste un conseil. On peut aussi faire quelque chose que l'on n'aime pas faire, pour aider.

Ma réponse : La pudeur m'interdit de raconter un service rendu par amour. J'ai plutôt une impression. Quand j'offre en cadeau quelque chose que j'aimerais bien recevoir aussi, est-ce vraiment totalement un cadeau ? Normalement, un cadeau, on l'offre parce que ça plaît à cette personne et pas forcément à soi. Je sais, oui, c'est con comme torture d'esprit.

5. J'y ai mis aussi mon grain de sel culturel. Et y a de quoi piocher ! Surtout dans les histoires romantico-dramatiques : Entre deux Rives et Moulin Rouge (cités deux fois), La Belle et la Bête, Titanic, Romeo et Juliette, Legend, Rencontre avec Joe Black... Et puis, il y a les films qui abordent d'autres sortes d'amours : Antartica, À la Recherche du bonheur.

Ma réponse : Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain, Les Poupées russes, Big Fish, etc. Y'a tellement de films où l'Amour prend son temps pour fleurir !

6. Bon, revenons à l'amour figurément dit. Ou plutôt, à d'autres mots pour le désigner et encore une fois, en alignant ceux que vous avez choisi, on a tout : tendresse et union, amitié, raison d'être, peine, passion et sincérité, espoir et avenir. Voilà, donc l'amour c'est grand, beau, compliqué.

Ma réponse : Tendresse, partage et empathie.

7. La preuve avec vos confessions, que je ne vais pas remettre ici, puisque vous les avez déjà écrit ; en plus, ce sont les vôtres et je n'ai pas les copyrights.

Ma réponse : À chaque fois que je suis témoin de la complicité d'un couple, qui sait garder son énergie malgré les aléas de la vie. Ou même quand je vois deux personnes qui se soutiennent lors d'un coup dur. Quand je passe un moment avec des amis. Bref, quand la vie offre des exemples de relations humaines chaleureuses.

8. Comme les films, les chansons d'amour pullulent. L'une des plus belles parce qu'elle évoque tous les amours, toute en pudeur : Quand on n'a que l'amour. Elle fait partie des incontournables, avec L'Hymne à l'amour et Ti Amo. C'est pratiquement inépuisable. On peut toujours trouver une nouvelle chanson qui fait écho à ce que l'on a vécu ou ce que l'on vit ou ce que l'on rêve.
Ah ! Vous avez aussi pensé à des chansons qui parlent d'autres sortes d'amours que celui auquel on pense d'abord. Loin de Toi de Pit Baccardi (sur l'amour enfant/mère), Vivo per Lei (cité 2 fois) (sur l'amour de la musique).

Ma réponse : Quand on n'a que l'amour, Imagine, Sauver l'Amour, All You Need is Love… Oups ! J'ai dépassé le quota.

9. Si l'amour était un roi, autrement dit : lâchez-vous sur les personnifications ! Donc, tout est bon, quelle que soit la réponse. Ou alors faudrait en discuter : pourquoi t'as choisi ça, moi j'aurais plutôt mis ça... Etc.
Pourtant, une réponse m'a plus enchanté : “l'amour est mon roi et je suis son serviteur, son bouffon, sa soeur, son garde du corps, sa femme et son mentor ; mais son ennemi c'est ceux pour qui l'amour n'est qu'un jeu”. Ou cette autre personne qui a répondu sobrement : “Moi”.

Ma réponse : Le désir serait son serviteur, tout simplement, l'humour son bouffon, la haine sa sœur, l'amitié son garde du corps, l'habitude son ennemi principal, le temps son mentor.

10. Avec la question sur les sortes d'amour, je donnais directement mon idée maîtresse, mais vos réponses aux autres questions répondaient indirectement à celle-ci.
Or, il y a deux camps : les partisans de l'amour unique dont l'intensité varie et les partisans des différentes amours humaines (famille, amis, amoureux...). Un ou plusieurs, vous chipotez, mais, au fond, vous êtes d'accord.

Ma réponse : L'amour entre un homme et une femme, entre deux hommes, entre deux femmes, l'amitié, l'amour filial et l'amour parental, la solidarité,...

11. À l'instar des anecdotes, le conseil de notre conscience, dans un sens, ne regarde que soi, mais cela enrichit encore la vision de l'amour. Cela nous aide à avancer et cela sert de témoignage pour aider d'autres personnes, pourquoi pas ! “Tente !”, “Ne baisse pas les bras”, “Écoute ton cœur”, “Profite de chaque instant”, “Ne cache jamais tes sentiments”, “Referme cette blessure et essaie d'aimer à nouveau, car sinon tu risques de rater quelque chose”, “Donne-lui une autre chance”.

Ma réponse : Patience.

12. Enfin, assez de l'amour pensé et revenons à l'amour vécu, grâce à celles et ceux qui nous entourent. J'y ai lu toutes les sortes d'amour. Encore une question qui fait écho à une autre.

Ma réponse : Mes parents, mon frère, mes amies, mes amis, parce que nous avons appris à nous connaître et nous nous sommes donc chacun peu à peu choisis mutuellement.

13. D'après vos conclusions, ok, j'ai compris, je me pose trop de questions. L'amour se vit, il ne se raconte pas. Mais ce quiz valait le coup, car en témoignant, vous avez pu regarder un peu dans votre cœur et votre esprit, pour montrer où vous en êtes. Vous m'avez ainsi fait un cadeau précieux. Merci encore de contribuer à diffuser l'Amour autour de vous, ne serait-ce que par un mot, dans votre vie de tous les jours.

jeudi 27 septembre 2007

Le Discours du Gardien

C'était l'effervescence dans le village. Une agitation exaltée, ou peut-être l'inverse. Des habitants croisaient d'autres habitants, toutes et tous affairés, portant des affaires ou des objets divers, concentrés sur ce qu'ils et elles avaient à faire. Dans un mois, ce serait la fête de Samhain, l'événement le plus populaire et le plus incontournable de la Contrée. Chacun y apportait ses compétences pour que la fête soit une réussite commune.
En fait, son importance était telle que même les créatures de la forêt participaient aux préparatifs. Cela courait, volait, sautillait en tous sens, dans un mélange de bruissements, soufflements, craquements, scintillements. Comment être plus précis alors que des centaines d'actions simultanées se déroulaient à une vitesse que l'œil humain ne peut percevoir ?
À l'entrée de l'une des cabanes du village, assez grande et bien aménagée d'ailleurs, apparut un homme en tenue de cérémonie, une longue robe beige. Il semblait pensif et il l'était en effet. Pourtant, il ne pensait pas à la fête de Samhain, pas encore. Il répétait son discours dans sa tête pour la énième fois. L'exaltation agitée qui régnait alentour ne le perturbait aucunement, il restait concentré sur son sujet, tête baissée, mains dans le dos, marchant apparemment au hasard, sauf que ses pieds connaissaient le but de cette petite balade et l'y menaient tout droit, en évitant les personnes qui passaient sur son trajet.
Le jour devenait peu à peu le soir. Les habitants humains et les créatures sylvaines se dirigeaient seuls ou par petits groupes, vers la grande clairière, à l'orée de la forêt. On discutait de ce qui allait se passer, on supposait ce qui allait se passer, car seul l'homme pensif connaissait certainement le contenu de ce qu'il allait leur dire.
D'ailleurs, le voilà justement qui s'avance, lentement, jusqu'à la pierre sacrée sur laquelle il monte. De ce socle, tout le monde pouvait ainsi le voir. On se tut soudain.
Sa voix résonna, forte et claire, dans l'air silencieux.
“À la demande générale de la rumeur populaire, j'ai décidé de vous réunir pour faire devant vous une mise au point qui s'est avérée plus que nécessaire. Tout d'abord, je vous remercie d'être venus si nombreux. Cela me touche, vraiment, cela prouve que je compte pour vous, moi qui ne suit que le Gardien. Vous m'avez choisi pour être votre héraut, mais ce n'est pas qu'un titre, car je ressens votre sympathie, que je mérite encore donc.”
On acquiesça en silence, on savait qu'il pouvait ressentir les vibrations que chaque être vivant envoie à son insu. Les vibrations que l'auditoire envoyait à cet instant vers lui, c'était bien ce sentiment qu'il avait décelé.
“Rassurez-vous, je vais être aussi bref que possible. Vous me connaissez, les discours, ce n'est pas trop mon point fort.
En tant que Gardien, mon rôle est de surveiller la Nature et les créatures qui y vivent. Mais, contrairement à certaines rumeurs qui sont parvenues jusqu'à mes oreilles, je ne suis pas jardinier, ni animalier, ni même alchimiste, encore moins guérisseur. D'autres personnes sont dotées de ces qualités, vous savez à qui je fais allusion. Je ne vous apprends rien, je ne connais presque rien aux plantes et aux animaux.
Vous m'avez nommé Gardien parce que ma spécialité, c'est la perception des ondes. Celles qui régissent les éléments, celles qui émanent de nous tous, les ondes liquides, sonores, lumineuses, électromagnétiques, émotionnelles... toutes ces vibrations qui donnent à la vie son énergie, je les ressens et sais comment gérer ce que je reçois pour les comprendre.
Et parce que je connais quelques langues de la contrée, je suis le lien entre les humains et les autres créatures, elfes, dragons, nymphes, bref je suis le porte-parole entre chacun de vous et son voisin d'une autre race, vous qui êtes réunis ensemble ici ce soir. Que le dialogue soit votre arme première ! Cette entente dépend surtout de vous, qui êtes frères et sœurs issus de la même Mère. Tout ceci vous paraît sans doute évident. Il y a des évidences qu'il est bon de rappeler quand elles risquent d'être oubliées.
Par exemple, mon essence est de même origine que la vôtre, alors, ne m'appelez plus Maître, je m'appelle Alexandre et je suis un serviteur de la Nature.”
Il appuya sa déclaration d'une légère révérence. Cela eût pu paraître grandiloquent ou théâtral, s'il n'avait installé dans l'atmosphère, grâce au ton de sa voix, une solennité qui imposait le respect.
“Passons à l'affaire du Notou. Oui, je reçois souvent des messages envoyés par ce pigeon insulaire. Oui, j'en envoie aussi, souvent. Oui, c'est une correspondance avec une jeune femme qui habite dans une contrée en delà des mers. Qui est-elle ? Vous le saurez un jour, quand elle viendra. En attendant, je vous remercie de ne plus me poser de questions à ce sujet, ni émettre entre vous des hypothèses plus ou moins farfelues ; les réponses viendront en temps voulu, celles qui seront utiles à la communauté évidemment.
En dehors de cela, je reste à votre écoute. C'est mon rôle bien sûr, mais en même temps, vous savez à quel point cela me paraît naturel. Merci beaucoup de m'avoir accordé votre attention. Prenez soin de vous.”
La formule finale de politesse, Alexandre la prononçait toujours en la pensant sincèrement. Toute l'assemblée l'applaudit.
“À présent, il est temps de s'occuper de cette fête à venir.”
L'éparpillement de la foule lui répondit, dans un brouhaha qui pouvait être à peu près agréable à l'oreille, pour peu que l'on n'y prêtât pas trop attention, ou au contraire pour peu que l'on se concentrât pour écouter chaque voix composant cet ensemble bruyant. Les divers petits groupes, en s'éloignant de la clairière pour retourner à leurs occupations, commentaient le discours de façon plus ou moins animée, selon les caractères.
De son côté, Alexandre sauta de la pierre sacrée et quitta sa robe par le haut, révélant une chemise de soie mi-incarnat mi-bordeaux, selon l'orientation de la lumière, avec un gilet en similicuir noir descendant un peu en dessous de la ceinture, laquelle enlaçait la taille et s'ornait d'une boucle argentée, habit complété par un pantalon de toile brun-rouge et des bottines noires.
Lui aussi avait de quoi s'occuper. Malgré cela, il ne se disait pas “Au travail !” parce qu'un travail, à l'origine, est un instrument de torture. Or, le Gardien se passionnait pour tout ce qu'il faisait. Au moment de franchir la porte de sa demeure, il eut une pensée pour Andromaque, encore une pensée, une raison de sourire, une source d'énergie, une onde positive qui envahit son esprit et parcourut son corps.

jeudi 12 juillet 2007

Les Traits de Johnny (Où vois-tu l'amour ?)

Voici une nouvelle adaptation. Il s'agit d'un tube récent que je me passe en boucle depuis plusieurs jours. Bon, comme je l'ai adapté, le sujet développé ne ressemble plus vraiment à l'original, mais, après tout, vous pourrez peut-être quand même retrouver la chanson qui m'a inspiré ce texte.

“Est-ce que j' t'attire ou le contraire et que veut dire ce sourire ?
En fais-je trop ou pas assez ? Entre le mieux et le pire
Lis dans mes yeux l'isolement de la beauté intérieure
Quel sentiment sur mon visage entre l'espoir et la peur !

Si je prenais les traits de Johnny
Mais c'est un autre que moi
Je pourrais peinturer ma vie
Jusqu'à fair' n'importe quoi

{Refrain :}
Je broie du noir, je prends du bleu
Le ciel est en plein délire
Je mets du rouge, du douloureux
Qui gémit et se déchire
Il faut du vert pour le sauver
Plus un cadeau qu'un fardeau
Où vois-tu l'amour
Où vois-tu l'amour
Là où en est mon tableau ?

Comment m'y prendre et quoi te dire pour que s'éclairent tes yeux ?
Te soutenir, te divertir, être marrant ou sérieux
T'as des critères si difficiles, avec moi t'es pas gentille
Faut-il vêtir ton idéal comme on endosse une coquille ?…

{Refrain}

Dis-moi que dois-je faire afin de t' contenter ?
Mais tu veux c' qu'on dit que tu veux pour exister…”

{Refrain}

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À part ça, pas d'inquiétude, le sondage sur l'amour est en attente d'autres réponses, mais vous aurez les résultats, un jour... ou peut-être une nuit.

vendredi 15 juin 2007

Sondage sur l'Amour

Appel à toutes et tous, je lance une sorte de mini étude, un sondage d'opinion sur LE thème par excellence : l'Amour.
N'hésitez pas à écrire ce que vous en pensez, ce qui vous passe par la tête, spontanément et sincèrement. Ces évidences posées, je vais quand même vous orienter sur des points précis qui me tiennent à cœur, parce qu'il paraît que c'est l'organe incontournable de ce sentiment.

1. Pourquoi ai-je mis une majuscule au mot “Amour” ? En d'autres termes, qu'évoque le mot “amour” pour toi ?
2. Recopie une citation qui définit ta vision de l'amour.
3. Quelle image (tableau, photo, dessin) symbolise bien ce sentiment ?
4. Quel est l'acte désintéressé que tu as accompli récemment, quelque chose que tu as fait pour quelqu'un uniquement pour le plaisir ?
5. Quels sont les deux plus beaux films d'amour ?
6. Quels synonymes (3) donnes-tu à ce sentiment ?
7. Raconte une anecdote vécue (par toi ou quelqu'un d'autre) au cours de laquelle il a joué un rôle important.
8. Quelles sont les deux plus belles chansons qui parlent d'amour ?
9. Si l'Amour était un roi, qui seraient son serviteur personnel, son bouffon, son frère ou sa sœur, son garde du corps, son ennemi principal, sa femme et son mentor ?
10. Combien de sortes d'amours connais-tu ?
11. Quel est le meilleur conseil que ta conscience t'ait donné ?
12. Quelles personnes sont essentielles à ta vie ? Pourquoi ?
13. Ajoute un commentaire, une impression à chaud.

jeudi 7 juin 2007

Le B. A. BA de l'Amour

Oh ! Je vends le B. A. BA de l'amour
Virtuelles rencontres
Dites-moi, dites-moi ce que vous recherchez
Quel profil, caractère et centres d'intérêts

Oh ! Je vends le B. A. BA de l'amour
Virtuelles rencontres
Prenez le temps d'aimer, de vous apprivoiser
Il ne suffit pas de quelques points communiés

Oh ! Je vends le B. A. BA de l'amour
Virtuelles rencontres
1, remplissez les cases : présentation, recherche
2, consultez les fiches qui vous tentent et vous tendent des perches
3, contactez, tchatez, parlez pour la romance
4 et si ça finit, à nouveau tentez votre chance

Oh ! Je vends le B. A. BA de l'amour
Virtuelles rencontres…

[Etc. Reprenez avec moi !]

mardi 5 juin 2007

Les 3 passoires

Dès que l'on se met à tourner 7 sept fois sa langue dans sa bouche juste avant de dire quelque chose, on perd en spontanéité, mais on évite aussi, bien souvent, de lancer une connerie. Voilà pourquoi on dit que “les paroles s'envolent”, parce qu'on ne peut pas les rattraper une fois entendues.

Il paraît qu'un jour, dans la Grèce antique, quelqu'un vient un jour trouver Socrate et lui dit :
“Sais-tu ce que je viens d'apprendre sur ton ami ?”
Mais le philosophe arrête l'homme en plein élan et lui propose, avant d'en raconter davantage, de faire passer cette nouvelle à travers 3 passoires.
L'autre s'étonne et Socrate reprend :
“Oui. Avant de raconter toutes sortes de choses sur les autres, il est bon de prendre le temps de filtrer ce que l'on aimerait dire. Tout d'abord, as-tu vérifié si ce que tu veux me dire est vrai ?
- Non. J'en ai simplement entendu parler.
- Très bien. Tu ne sais donc pas si c'est la vérité ?
- Ben non.
- Maintenant, ce que tu veux m'apprendre sur mon ami, est-ce quelque chose de bon ?
- Ah non ! Au contraire.
- Donc, continua Socrate, tu veux me raconter de mauvaises choses sur lui et tu n'es même pas certain qu'elles soient vraies !
- Vu comme ça…
- Enfin, cette nouvelle que tu veux m'apprendre sur mon ami est-elle utile ?
- Non. Pas vraiment.
- Alors, conclut Socrate, si ce que tu as à me raconter n'est ni vrai, ni bien, ni utile, pourquoi vouloir me le dire ?”

Avouons que, parfois, c'est énervant de reconnaître que quelqu'un a raison. Parce que ça veut dire qu'on avait tort. Mais j'arrête ici, je ne voudrais pas plagier maître Devos.

mardi 15 mai 2007

J'ai trouvé du travail

Je suis content ! Ha ! Ha ! J'ai trouvé du travail. Du travail… bénévole. Ah ! ben, rémunéré, je pouvais toujours attendre.
Il y a 6 mois j'avais postulé pour une place dans une grande entreprise, ils cherchaient un technicien. Un boulot où il faut être un peu diplômé, mais pas trop quand même, sans ça ils vous refusent. Alors j'ai postulé pour cette place et au bout d'un mois sans nouvelle, je suis allé demander à l'ANPE ce qui se passait. Ils m'ont répondu que l'entreprise était en plein déménagement et qu'y z'avaient pas eu le temps de regarder les candidatures. Bon. Au bout du deuxième mois, j'ai appris qu'y z'avaient toujours pas eu le temps parce qu'y z'étaient en vacances. Au troisième mois, y z'étaient toujours en vacances. Au quatrième mois, y se remettaient des vacances. Quand au cinquième mois, on m'a dit qu'y z'avaient perdu mon dossier, j'ai cherché ailleurs.
Et alors là, eurêka ! J'ai trouvé ! Je travaille pour une association humanitaire. Association parce que c'est un groupe de gens qui travaille pour gagner que dalle, humanitaire parce qu'ils travaillent pour aider des gens qui ne peuvent pas s'aider eux-mêmes.
Et je dois dire que dans cette assoc', je suis assez fier de mon poste : je suis polyvalent. Plusieurs talents : poly-valent. C'est-à-dire que je sais tout faire. Enfin, beaucoup de choses. Enfin, je fais tout ce que les autres ne veulent pas faire. Je balaye les locaux, je fais la plonge, je classe les dossiers, je balaye les locaux, je nettoie les vitres, je fais le chauffeur, je nettoie les locaux. Ah ! je n''ai pas à me plaindre. Je ne peux pas dire que j'ai le temps de m'ennuyer. Logé, nourri, exploité. Que demander de plus ?
Et le soir, je couche avec Bertrand, le cuistot. Attention, j'ai dit : je couche avec, c'est-à-dire qu'on dort dans le même lit. Ah ! mais on s'est organisé. Chacun son coin de lit. Lui, il dort dedans et moi à côté, par terre, sur la descente de lit. C'est vrai qu'au début je lui ai bien proposé d'alterner, hein ! Chaque nuit on échange notre place, vous voyez ? Mais quand j'ai commencé à saigner du nez, j'ai arrêté de demander. Ah ! mais c'est qu'il ne rigole pas Bertrand. Je vous assure qu'après avoir été obligé de mettre ma tête dans un seau à glace pendant une semaine, ça m'a rendu plus discret. C'est que Bertrand, il prévient une fois, après il frappe, à la tête. Remarquez, c'est normal, c'est bien le seul endroit chez lui où il ne risque pas de se passer quelque chose. Et puis, il n'est pas question de discuter quand il a donné un ordre. Enfin… disons plutôt quand il a hurlé un ordre. Le truc c'est d'obéir au quart de tour. Et sans protester. Le dernier qui a essayé il est encore dans la chapelle, les bras en croix. Cloué sur place. On peut aller le visiter.
Bon allez j'arrête de vous parler de Bertrand, sinon vous allez croire que j'ai une dent contre lui. Alors que non. Ça fait longtemps que je n'en ai plus. Ce que j'ai dans la bouche, c'est un dentier, un dentier de la dernière génération des dentiers ultra-adhérents-que-ça-vous-tient-les-gencives-comme-des-vraies. J'allais dire une dentier dernier cri, mais ça me rappelle chaque fois que j'en ai perdu une. Alors une fois que j'étais sûr que je n'en n'avais plus, je suis allé voir Bertrand et je lui ai donné son lot. Ah ! ben, dites, c'est normal, c'est comme à la fête foraine : quand on a fait tomber toutes les boîtes en fer, hop ! on gagne un lot. Et Bertrand, il a gagné mes chaussures, qu'il avait d'ailleurs demandé avant… euh… expressément.
Mais je suis content ! L'autre jour, la police est venue arrêter Bertrand pour détention de produits illicites. Illicites ça veut dire qu'on n'a pas le droit de toucher, ni même de consommer. Pour moi, c'est les femmes qui sont illicites, Bertrand lui c'est le… la… une espèce de plante qu'il faisait pousser sur le balcon de l'immeuble, celui de l'association. Enfin, bref, ils l'ont arrêté. Il en a pris pour très longtemps. Au départ c'était moins, mais quand il a fallu emmener les premiers policiers aux urgences, ils ont compris que ça n'allait pas être facile. Et puis au passage, il leur a balancé toute sa culture : des expressions très… vigoureuse et très imagées, qui a très fâché les gentils policiers. Je vous épargne les détails parce que je n''ai pas vraiment tout retenu, mais sans ça, je vous aurais fait profité de son niveau intellectuel.
Depuis je suis venu lui rendre visite une fois à la prison. Il n'était pas content de me voir, mais tant pis. Au début, il a gueulé, mais quand il a commencé à saigner du nez, il a aussi commencé à se taire. Le gardien est un copain.
Alors que ses yeux m'insultaient en silence (oui, au début ça m'a étonné aussi, mais j'ai bien perçu une vie dans ses yeux, violente d'accord, primaire si vous voulez, mais une vie, comme une vie intérieure ; mais sans la profondeur, hein ! Bertrand c'est un homme de surface) donc, je disais, alors que ses yeux m'insultaient en silence, je me suis penché lentement vers son oreille et j'ai dit : J'AIME BEAUCOUP TA REMPLAÇANTE !
C'est vrai que la nouvelle cuistot, elle est… sympathique. Déjà elle ne frappe pas, ce qui est bien, parce qu'elle pourrait. Et puis elle a un vocabulaire varié… et aussi des plats qui se digèrent. On a enfin l'impression de manger du comestible. Bon, le seul problème c'est qu'on ne couche pas ensemble. Ah ! on ne peut pas tout avoir. Je couche déjà dans un lit, je ne me plains pas. Seul. Ah ! seul dans un lit, mais un lit à moi. Enfin, ce n''est pas vraiment un lit au sens strict du terme. Je vais vous le décrire : il y a un matelas, d'abord… et c'est tout. Restriction de budget. Les autres ils n'ont pas plus que moi, hein ! Bon, à part une couverture. Et un sommier. Et un oreiller. Et un pyjama. Des broutilles, quoi ! Travailler pour une association humanitaire ça demande de faire quelques sacrifices. Et dans cette assoc', c'est moi qui en fait. Chacun son fardeau.
Bertrand, ça lui a fait un choc de savoir qu'on l'avait facilement remplacé. C'est moi qui tenais à lui annoncer personnellement. À ma manière. Dans l'oreille. Fort. Pour qu'au moins une fois ça résonne dans sa tête.

[Un petit délire écrit un jour d'inspiration humoristique.]

mardi 8 mai 2007

Citations en vrac

Il ne faut pas croire tout ce que vous lisez. Parmi les citations suivantes, certaines ont l'air d'avoir été inventées, peut-être le sont-elles effectivement.

« Seuls les charmes de l'inutile peuvent vous aider à supporter les horreurs de l'indispensable quotidien » (Jacques Sternberg).

« La devise de l'époque, c'est “le sexe et l'argent”, c'est-à-dire corps et biens. Cela sent le naufrage » (Cesbron Gilbert, Mourir étonné, 1980).

« L’homme moderne communique souvent mieux avec sa souris qu’avec sa langue » (Paul Carvel).

« Tout homme qui dirige, qui fait quelque chose, a contre lui ceux qui voudraient faire la même chose, ceux qui font précisément le contraire et surtout la grande armée des gens, d’autant plus sévères, qu’ils ne font rien du tout » (Jules Claretie).

« L’homme supérieur, c’est celui qui d’abord met ses paroles en pratique, et ensuite parle conformément à ses actions » (Confucius).

« Bon, j’ai loupé l'homme, mais la femme, je sens que c'est une bonne idée » (Dieu).

« J'aimerais qu'on arrête de parler en mon nom » (Dieu).

« Je préfère avoir vaguement raison que complètement tort » (John Maynard Keynes).

« Il faut que je vois un psychanalyste, je fais toujours le même rêve... » (Martin Luther King).

« Les bras m’en tombent ! » (La Vénus de Milo).

« Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent » (Charles Pasqua).

« Nous n’héritons pas la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants » (Antoine de Saint-Exupéry).

« Je n’aime pas l’idée d’avoir à choisir entre le ciel et l’enfer : j’ai des amis dans les deux ! » (Marc Twain).

« La drogue, c’est comme quand tu close your eyes et que tu traverses la rue... » (Jean-Claude Van Damme).

« Le meilleur moyen de lutter contre le chomage c’est de travailler ! » (Raymond Barre)

« Vive le partage de nos émotions, mais pensons à ceux qui nous les apportent » (Claire Keim).

« On me disait : vous verrez quand vous aurez 50 ans... J’ai 50 ans et je ne vois rien... » (Eric Satie).

Anonymes :
Dieu n'est pas à vendre. Dieu soit loué.
La culture est la seule chose qui augmente quand on la partage.
Pingouins dans les champs, hiver méchant.
Un instant est le temps qui sépare le moment où le feu devient vert de celui où le con de derrière klaxonne.
Ne voir la vie qu'en rose, c’est refuser de voir ses épines.
L'homme a deux oreilles et une bouche. Sans doute parce qu'il est fait pour écouter deux fois plus qu'il ne parle.

Pourquoi je Chante ?

Ils jouent à faire des bêtises
Certains cris cachent des surprises
Quels tourbillons d’imaginaires !
Avec eux, je n' manque pas d’air

Emporté par leurs folies
Leurs danses, leur énergie,

Je retrouve qui j’ai été
Je redeviens cet évadé
Des mondes perdus pour les grands
Qui se prenn' au sérieux tout l' temps

Tant pis pour les qu’en-dira-t-on, j’ai un autre chemin
Je n' veux pas rater l’essentiel, je les prends par la main

Pourquoi je chante ?
Parc’ que leur vie me hante
Dans leur monde y a d' la magie
Tous les jours sont inédits.
Éclats de rires dans leurs yeux
Et c'est parti vers d’autres cieux

Une silhouette, une voix
Un regard, un air de joie
Mon coeur se met sur le tempo
De leur démarche et de leur peau

Quel' mystérieuses, rebelles,
Femm' libérées, sensuelles

La compagnie d'un' de ces fées
Donne envie d'être un enflammé
C'est comme Aphrodite ou Pandore
Après on en r'demande encore

Un amoureux, un inconscient, éperdu volontaire
Prêt à risquer sa vie au jeu d’un sacré caractère

Pourquoi je chante ?
Parc’ que ta vie me hante
Pour moi voilà le bonheur
Je n’en vois pas d’autre ailleurs.
Voir ton sourire, lir' dans tes yeux
Suivre tes envies, tes aveux

Présenter la vie en quelques images
Présenter l’amour en quelques visages
Et puis au fond quoi d’autre d'important
Mêm' si tout ça ne dure qu’un instant

(Pourquoi tu chantes ?)
Parc’ que la vie me hante
Il suffit souvent d’un rien
Pour que j’entonne un refrain.
Éclats de vies pour s'évader
Des mélodies pour bien aimer

Pourquoi on chante ?
Parc’ que la vie nous chante
De partager avant tout
Nos joies, nos rêv’ les plus fous
Sinon à quoi sert d’aimer
De garder les bons côtés
De soigner un mal ou pire
Avec un simple sourire ?
Allons laisser nos esprits
Aliéner un’ symphonie
Pour qui se sent concerné

[Chanson composée il y a quelques années, je m'aperçois que je n'ai développé que deux thèmes parmi ceux qui m'inspirent, mais c'est tellement vital dans la vie que je n'y ajouterai pas un vers.]

lundi 26 mars 2007

T'en fais pas, ça pass'ra

J 'n'ai pas le remède idéal
Quand tu n'as pas trop le moral
Dis : tant pis
À la vie
Il m'arrive aussi des malchances
Pourquoi t'inquiéter à l'avance ?
Dis : tant mieux
Sois heureux

Tu devrais reposer ta tête
À force t'as vraiment l'air bête
T'en fais pas
Ça pass'ra
Tes fins de mois sont difficiles
T'as du mal à rester tranquille
T'en fais pas
Ça pass'ra

Tes ennuis
Mon ami
T'en fais pas
Ça pass'ra
(Tiens, voici mon numéro. Quand ça n' va pas, appelle-moi, je t'aid'rai.)
T'en fais pas
Ça pass'ra

J' n'ai pas d'argent à te donner
Pas d' copine à te présenter
Mais t'en fais pas
Ça pass'ra
Quand tu fais une mine affreuse
T'as l'inquiétude contagieuse
Alors t'en fais pas
Ça pass'ra

Pour ne pas voir ta vie pâlotte
J'espèr' que tu as bien pris note
(Comme un élève attentif)
T'en fais pas
Ça pass'ra
Tu sais les coups de mauvais ch'val
Dans la vie, rien de plus normal
Si tu t'en fais
T'empires l'effet
T'en fais pas
Ça pass'ra
T'en fais pas
Surtout pas
Ça pass'ra
(Prends du recul et souris ; tu mets tout l' monde mal à l'aise. T'en fais pas, ça passe toujours, quel que soit le problème)
T'en fais pas
Ça pass'ra

{Ceci est une de mes adaptations et bravo à celui ou celle qui a reconnu la chanson originale.}

vendredi 23 mars 2007

Les paradoxes ou la théorie des contraires

On sait que tout A son contraire. Ce qui a un haut, a un bas. Ce qui a un début, a une fin.
Mais on pense que le haut ne peut pas en même temps être le bas, que le début ne peut pas en même temps être la fin. Faux.
Quelqu'un de grand pour un petit sera petit pour quelqu'un de plus grand. Le plafond d'un appartement, c'est le plancher de l'appartement du dessus. Minuit est la fin d'un jour et le début du suivant. On connaît tous et toutes vis-à-vis de quelque chose ou quelqu'un un mélange d'attirance et de répulsion.
Donc, cela dépend du point de vue, de l'angle sous lequel on choisit de regarder. Allons plus loin.

Une pièce de monnaie a un côté pile et un côté face, mais c'est la même pièce. Quelqu'un de curieux pour une bonne raison peut aussi l'être pour une mauvaise raison, mais c'est la même personne donc la même curiosité.
Tout ayant une double face, tout étant soi-même complémentaire à soi-même, j'en conclus que tout EST son contraire : l'homme féminin / la femme masculine, la vie mortelle / la mort vitale, le bien mauvais / le mal bénéfique, l'amour haineux / la haine amoureuse, la liberté contrainte / la contrainte libre, l'attraction repoussante / la répulsion attirante, le mensonge vrai / la vérité fausse, une logique absurde / une absurdité logique, un extraverti timide / un introverti audacieux,…

Prenons l'exemple du bien et du mal, qui sont les deux faces d'une seule médaille.
Pour lutter contre un mal, retournez-le.
Comment ? Surtout, ne pas l'ignorer, mais le regarder bien en face, le reconnaître et le nommer.
Regardons quelques maux en face avec la définition de leur contraire.

La colère : maîtrise de soi.
L'avarice du cœur : écoute des autres, fait d'être généreux dans ses paroles, ses actes.
La gourmandise : tendance à savourer ce que l'on goûte, comme si c'était la première fois.
L'orgueil : pudeur et simplicité, rester humble en se rappelant que rien n'est acquis.
La luxure : aimer d'abord sans toucher, caresses imaginées.
L'envie : profiter de ce que l'on a.
Un imprévu : improviser.
La douleur : respiration profonde et patiente.
Un traumatisme : rebondir par la résilience (théorie de Boris Cyrulnik).

Confronté à un problème, on a tendance à se questionner pourquoi c'est arrivé, au lieu de se demander d'abord comment y remédier.
Il faut une grande sagesse pour prendre du recul quand on est plongé au cœur d'un ennui.
Bien sûr que c'est facile à dire, mais dans ma vie j'ai appris à éviter cette phrase idiote : “C'est trop dur, je n'y arriverai pas.”
Ceux et celles qui croient que tout est blanc ou noir se trompent de dimension ; ou, plus précisément, oublient que la vie n'est pas composée de deux dimensions, mais de 4 principales : largeur (gauche / droite), hauteur (haut / bas), profondeur (avant / arrière), temps (relativité du mouvement). Ce qui s'applique au concret est aussi valable pour l'abstrait.

Et surtout, pensez toujours à garder votre sens de l'humour.

Le concept de “vieux morceau”

En musique, le concept de “vieux morceau” me fait doucement rigoler. Il y a une certaine mauvaise foi à dénigrer une chanson en l'étiquetant de la sorte. Mais ça me fait sourire, parce qu'en matière d'humour, la mauvaise foi est une technique toujours efficace.

Comment détermine-t-on l'âge d'un morceau ? Quand il aurait atteint un certain âge ou un âge certain, il serait à jeter, parce qu'il aurait perdu tout son intérêt. À peine utilisé quelques fois, il aurait perdu son jus, comme une orange pressée, du genre : “à consommer de préférence avant le…”
Que de fois ai-je entendu “je connais pas, j'étais pas né” ! Une chanson appartient donc exclusivement à une génération ! C'est un concept erroné, vous savez, et j'ai pour vous deux preuves flagrantes.

Preuve numéro 1 : le plaisir d'une chanson que l'on connaît.
Connaissez-vous “L'Hymne à l'amour”, “Petit Papa Noël”, “La Neuvième Symphonie” (“Hymne à la joie”) de Beethoven ? Certainement et pourtant vous n'étiez pas né.
Beaucoup de chansons antérieures à votre époque vous sont connus en version originale. Ce ne sont plus vraiment des morceaux vieillis, quand vous les écoutez avec plus ou moins de plaisir. Bon, peut-être pas les morceaux que j'ai cités.
De même qu'il suffit de lire un livre pour que celui-ci vive, il suffit d'écouter une chanson pour que celle-ci retrouve une nouvelle jeunesse. Et si vous la chantez, c'est encore mieux.
Vous n'êtes pas convaincu, parce que non concerné ?

Preuve numéro 2 : repris ou remixé.
Le fameux “Entre Deux…” de Patrick Bruel est composé de chansons des années trente à cinquante. Quel succès ! Étiez-vous né ? Je sais, vous allez me dire que ce sont des reprises. Exactement ! Ce sont toutes des chansons que vous auriez qualifiées de vieilles dans leur contexte original.
La majorité des chansons qui passent aujourd'hui à la radio et à la télévision (même un sample, un motif musical répété suffit à donner tout son sel à une chanson et sans lequel le morceau perdrait le plaisir qu'il vous procure) sont des reprises ou des remix, c'est-à-dire que la plupart des chansons que vous aimez, voire adorez, sont directement inspirées de “vieux morceaux”.
La chanson intitulée “La Musique” n'est pas de la Star Ac'. Eh non ! C'est une chanson de Nicoletta qui date de 1967 et qui est elle-même une reprise d'un tube anglais nommé “Angelica”.
Le “It's My Life” des No Doubt est une reprise de 1985 des Talk Talk.
La mélodie de “La Jungle des animaux” vient d'une chanson de Moustapha : “Chérie, je t'aime, chérie je t'adore ! Como la salsa del pomodoro…”
Je pourrais multiplier les exemples presqu'à l'infini.
C'est encore plus évident pour la famille des genres. Le pop rock et le hard rock sont des enfants du rock, qui est lui-même frère du rock 'n' roll, qui est le fils de la country et du blues. Les genres se mélangent très bien entre eux.

Mais peut-être considérez-vous qu'un morceau est vieux quand il n'est plus écouté par la majorité des personnes d'une génération dominante. Qui vous dit qu'un morceau qui n'est pas écouté aujourd'hui ne sera pas repris ou remixé demain ? Alors il ne sera plus vieux, il sera à la mode. Et vous savez, la mode, par définition, est éphémère, donc peu fiable.

Il serait donc plus juste de parler de morceau ancien, mais ne chipotons pas les expressions, ce serait une mauvaise excuse trop facile. L'important est dans la vision, ou plutôt l'audition que l'on a d'un morceau : écoutez, chantez et n'oubliez jamais que la musique est enfant de bohème, libre et sans âge.
Cette chanson qui vous fait vibrer, même arrangée autrement, même interprétée par quelqu'un d'autre, c'est la même chanson qu'à l'origine, mais la différence c'est que toi tu ne l'entends pas de cette oreille.

Joue

Joue à préférer sourire
Vois si les larmes empirent
Les nuages sont passés
Oublie-les

Joue à : tout va bien pour moi
Souris, tu gagneras la foi
De pouvoir sourire à tout
Si tu joues

Mets sur tes joues la lumière
Qui soigne les pleurs d'hier

Mêm' si une larme n'est pas loin
Il est encore temps d'être bien
Joue à dire : tout ça vaut la peine
Enfin ta vie de joies sera pleine

Il suffit
De sourire.

{Extrait du recueil “Ça Tourne Rond” (donc droits protégés) cette adaptation de “Smile”, un jour, je l'ai dédiée à une fille (Quel pacte !) ; donc, même si sa philosophie s'adresse à toutes et tous, ce poème est d'abord pour elle.}

Portraits artificieux

À force des mots des images
La farce des modes des mages
Démode les vrais messagers
Fausse les dits des faits âgés
Car ces fiers faiseurs de nuages
Ont des infos crues pour gens sages.

Faire face à de faux racés
Il faut vraiment aimer assez
Les airs feints et les vers de glace
Si zélés d'y conter leur trace
De peur qu'après le temps passé
Leur souvenir soit effacé.

Le masque fin d'un acteur grec
Lui permet de jouer avec
Les mots, les semblants, les idées
Mais perd ses vérités ridées
Ses rêves fermés et l'œil sec
Mord des vies à grands coups de bec.

Quand dévore assez de visions
Le voyeur a des illusions
Des fois factices et des faux
Fuyant les dés mis en défaut
Accepte un don sans l'addition
Tandis qu'un non fait souvent une bonne action.

{Extrait du recueil “Ça Tourne Rond” (donc droits protégés).}

dimanche 14 janvier 2007

Debout je me regarde assis…

Debout je me regarde assis à cette table, bien ennuyé, la tête fourmillant d’idées, sans le cœur pour leur donner du souffle. J’ai des crampes aux endroits vitaux.

Je me tape sur l’épaule et sursaute.

— Ah ! ce n’est que moi. C’est déjà mieux que personne.
— Qu’est-ce qui se passe ?
— Mais le drame habituel, un drame sans action, traîné par l’ennui, pauvre ver nu d’un rêve faible et clos.
— C’est le son d’un héritage encombrant. Que faire ?
— Ces leçons de vérité que l’on suit chaque jour : apprendre à attendre et attendre.
— Attendre, c’est magnifique. Enfin, c’est ce que j’ai lu. Mais attendre quoi ?
— Une inspiration ou une révélation. Les dernières nouvelles ou que le menu change. Connaître la réalité ou se contenter d'en rêver... Au fond, je ne sais pas.
— Et attendre qui ?
— Elle.

Je retourne à mon ombre et reste ici.

Assis à y penser en rêve
Disant : je peux, j’irai, un jour
Mais cette voix encor s’élève :
— Assez de rien. Va faire un tour.

Alors j'ai couru et plongé dans l'air tout vif
Ardent et fier à voix (la volonté existe)
Si l'air n'est que du vent, le souffle est décisif
Il inspire, étincelle et devient un artiste

Puis il expire : les doutes reviennent…

{Extrait du recueil “Ça Tourne Rond” (donc droits protégés)}

samedi 6 janvier 2007

Pour télécharger une œuvre

Attendez qu'elle éclose d'une idée
Qu'elle mûrisse, encore qu'abstraite

Alors le cerveau commande à la main
De s'emparer d'un stylo et d'une feuille de papier
Ou de composer avec un instrument
Afin que l'idée devienne un projet, parce qu'elle engage

Des signes de ponctuation, des mots de liaisons
Des noms, des adjectifs, des verbes,
Des figures de styles ;
Des pinceaux, des palettes,
Des formes, des couleurs, des nuances ;
Des familles dorées, des si,
Des portées, des rythmes…
Chacun sait ce qu'il doit faire pour que
Cette idée devenue projet aboutisse à une œuvre

Qui part en voyage
S'installe à un carrefour
Pour se faire connaître
Vivre à travers d'autres yeux, oreilles, cœurs, esprits

Et parce qu'elle est polymorphe et ubiquiste
Prenez-en une
En un clic
C'est offert
Profitez-en
Vous l'avez mérité, ce plaisir
Vous avez travaillé, vous travaillez, vous travaillerez

Tandis que tous ces maillons de cette chaîne de création
Cerveau, main, stylo, feuilles, instruments, agents…
Ne sont que des fournisseurs de nuages
Ils comptent pour du beurre
Ce sont toujours les mêmes qui touchent
On peut vivre heureux sans art
Le rêve est réservé aux enfants
Un homme avertit en vaut deux
Parle à ma tête, mon cœur est malade
Dis, pourquoi acheter une œuvre ?

Ce Qu’il Nous Reste

Si tu lèves les yeux là haut
Où survit l’amour en de l’eau
Tu auras la force qu’il faut
Pluie légère et mieux que des mots
Par tes yeux voir enfin plus beau

Tout ce qui est déjà noir
Pourquoi le froncer encor
Voir une armée de chats noirs
S’il fait un peu froid dehors

Malgré tous les détours et les impasses
Croire encore à la vie sous les nuages
Chargés d’air de sourires qui se tracent
Au hasard y’ a des amours qui surnagent

Tout amour ne s’éteint pas
Dès qu’on lui ferme les yeux
Il reconnaît tous les pas
Qui mène où l’on se voit mieux

Malgré tous
les détours et les impasses
Croire encore
à la vie sous les nuages
Chargés d’air
de sourires qui se tracent
Au hasard
y’ a des amours qui surnagent

Avec les phrases qu’on nous dit
Les mêm's images, les mêm's écrits
Est-c’ que le ciel etsétéra ?
Est-c’ que d’y croire nous suffira ?
Si l’on est décidé
C’est qu’il nous reste assez

Vois le ciel s’est chargé de lueurs
C’est l’orage habillé de nos cœurs …

Si tu lèves les yeux
là haut
Où survit l’amour en
de l’eau
Tu auras la force
qu’il faut
Pluie légère et mieux que
des mots
Par tes yeux
voir enfin
plus beau …

{Extrait du recueil “Ça Tourne Rond” (donc droits protégés), ce poème est une chanson, que j'ai enregistrée en studio en 2004.}

vendredi 5 janvier 2007

Mélopée — À une Certaine Sarah

Quand d’un coup le silence tout du poids de l’ennui
Se changea en un chien aboyant dans la nuit...

— Prisonnier réservé qui sourit, qui détonne.
Sa vie est monotone et que son coeur détone.

Croire encore en l’Amour dit l’Immortel Cadeau
Quand il se fait barrage, laissant couler de l’eau ! ?


Oh ! si haut est un ciel, si froide est cette terre !

— Une foi insensée qui s’efforce de plaire
Fomentant dans son coin des aveux confinés
Restant là effarés, pour une rien enfermés !
Fou, ce coeur embrassant le grand feu qui l’écrase.

Oh ! mon coeur s’embrasant voit d’un corps tant de grâce !


Ce blouson d’air cendreux consuma quelque espoir.
D’un sourire, même hautain

— même au teint, mes mots teints rouge féroce, traces : trop tard.
Même avec ces grands yeux sans amour, affabule
L’inconscient dans son monde quasi sourd, tout s’annule.
Il nous faut détourner le regard.

Il nous faut détourner le regard. Au dehors,
Ce chien seul hurle un cri infini sur son sort.

{Extrait du recueil “Ça Tourne Rond” (donc droits protégés) ; écrit au lycée, je l'ai repris quelques années plus tard.}

Croisant les Mots

Ça commence
par un regard
qui entraîne un mot
qui enchaîne sur d'autres
qui forment une conversation
qui réunit deux êtres
qui se plaisent, se revoient, s'apprivoisent, s'aiment
et finissent par se connaître, s'habituer
alors il vaut mieux qu'ils se séparent
pour se rencontrer à nouveau
recommencer par un regard
qui…

{Extrait du recueil "Ça Tourne Rond" (donc droits protégés).}